Corée du Sud
2018 88 mins V.O. coréenne Sous-titres : anglais
« Comment se rendre dans l’espace sans vaisseau spatial? » « C’est simple, déniche un travail dans une salle de radiographie! » C’est sur ces mots coquins que s’ouvre MAGGIE et au diable les radiations! Lorsqu’une radiographie salace dévoile deux personnes prises en plein acte, l’existence de la jeune infirmière Yoon-young est chamboulée cul par-dessus tête. Convaincue qu’il s’agit de ses propres photos, elle considère démissionner… mais le lendemain, personne ne se pointe au travail, d’un même élan de honte (car soyons honnête, qui n’a pas utilisé la salle de radiographie pour ça?). Pendant ce temps, d’étranges gouffres commencent à apparaître dans le sol de la ville; un patient se pointe avec une blessure par balle suite à l’épluchure d’une pomme (!) et, il faut bien l’admettre, la vie conjugale ne va pas. Justement, le petit ami sans ambition de Young-young n’a aujourd’hui d’autre option que de travailler à remplir ces nouveaux trous apparus dans la terre. Serait-ce vraiment que ça, la vie? Et que faire du bavard poisson-chat qu’un des patients a laissé derrière lui?
Premier film imprévisible, et infiniment charmant, de la réalisatrice Yi Ok-seop (GIRLS ON TOP), MAGGIE se déploie tel une série de vignettes connexes, à la fois uniques et étranges, interrogeant tour à tour les mystères de l’univers, la nature élusive de la confiance, et ces moments déterminants où les relations s’effritent comme la pavé, et que la vie adulte se dresse devant nous avec tous les mystères qu’elle implique. Film ambitieux et vif, MAGGIE saute d’une idée à l’autre, sans se soucier des conventions. Plutôt, Yi préfère étirer les possibilités scénaristiques en dévoilant un drame relationnel construit de digressions plutôt que d’ordre; de résonnances émotionnelles plutôt que de raison apparente. Prenez par exemple la Maggie du titre : qu’il s’agisse finalement d’un poisson n’est qu’un des éléments loufoques qui vous feront tomber sous le charme de ce film – la révélation d’un talent unique dans le panorama du cinéma coréen contemporain. – Ariel Esteban Cayer