Corée du Sud
2019 144 mins V.O. coréenne Sous-titres : anglais
“A head-spinning thrill ride… technically masterful and stylistically polished”
Marko Stojiljkovic, ASIAN MOVIE PULSELorsqu’on se lance en politique, mieux vaut n’avoir rien à se reprocher. C’est le cas du conseiller Koo Myung-hui, qui aspire à devenir gouverneur, jusqu’au jour où son fils Johan commet un délit de fuite. Pire encore, il emmène l’homme qu’il a violemment renversé à la maison. Droit comme un chêne, Myung-hui exige que Johan se livre et va déposer le cadavre en bordure de la route pour réduire sa peine. Après l’identification de la victime, le père de celle-ci, Joon-sik, est dévasté par la perte de son garçon, Bu-nam, à qui il a dédié sa vie en raison du handicap intellectuel qui l’affligeait. Devant la sentence bonbon dont a hérité Johan, il mène son enquête et découvre que les circonstances entourant l’incident sont beaucoup plus nébuleuses et tordues qu’elles n’y paraissent. Seule Ryeon-hwa, une immigrante illégale chinoise qui s’apprêtait à marier Bu-nam pour obtenir sa citoyenneté, détient la clef de l’énigme. Myung-hui et Joon-sik partent à sa recherche pour des raisons diamétralement opposées.
Cinq ans après la sortie de
HAN GONG-JU, un véritable chef-d’œuvre qui s’est distingué sur le circuit festivalier, s’est attiré les éloges du grand Martin Scorsese et a remporté un prix du public ici même à Fantasia, Lee Su-jin revient enfin avec son deuxième long métrage.
IDOL est un thriller psychologique sombre, fascinant et sanglant abordant avec pertinence des thématiques universelles telles que l’immigration, la lutte des classes et l’immoralité; une œuvre audacieuse au point de vue narratif qui impressionne par ses prouesses visuelles. Toutefois, c’est au niveau de l’interprétation que ce néo-noir se démarque le plus. Les acteurs Han Seok-kyu (
THE BERLIN FILE) et Sul Kyung-gu (
HAEUNDAE) livrent des performances extrêmement convaincantes, mais c’est la sublime Chun Woo-hee (
THE WAILING), avec qui Lee refait équipe, qui vole la vedette par son intensité, sa justesse et son charisme. Sélectionné à la Berlinale 2019,
IDOL s’inscrit indéniablement dans la lignée des films phares du suspense de vengeance coréen. -
Nicolas Archambault