Inde
2019 172 mins V.O. anglaise Sous-titres : anglais
“[A] mix of dark comedy, brutal thriller and Douglas Sirkian melodrama… inexcusably fascinating even as it methodically jumps a school of sharks…”
Joe Leydon, VARIETYAu cours d’une seule journée — et quelle journée! — à Chennai, au Tamil Nadu, quatre destins vont se croiser à jamais. La jeune épouse Vaembu trompe son mari et se retrouve avec le corps inanimé de son amant entre les mains! Jyothi s’attend à revoir son mari Manickam, qui l’a quittée il y a 7 ans, mais celle-ci découvre plutôt qu’il a changé de sexe et se prénomme désormais Shilpa. Ailleurs, cinq adolescents, dont le jeune Soori, louent de la pornographie en douce... pour y découvrir que la mère d’un d’eux, Leela, en est la vedette! Et finalement, la fureur d’un fils mène tout ce beau monde vers Arputham, prêtre d’une secte pseudo-apocalyptique dédiée au Dieu ayant sauvé ce dernier d’un tsunami! Et ce n’est que le début!
Avec
SUPER DELUXE, Thiagarajan Kumararaja signe un des films les plus ambitieux et déjantés du cinéma indien contemporain (et du cinéma tamoul, en particulier), s’inspirant du cinéma « hyperlien » à la
MAGNOLIA (Paul Thomas Anderson) pour tisser une fresque cosmique de connexions saugrenues, de coïncidences invraisemblables, de digressions délicieuses et de dérapages contrôlés, sur une durée épique de trois heures! De tels périples cinématographiques sont typiques du cinéma indien, mais la notion de durée est ici détournée en faveur d’un effet de style inusité; chaque développement narratif s’emboîte cumulativement pour créer l’impression d’un récit infini, imprévisible, aux mille possibilités. Kumararaja (
AARANYA KAANDAM) dévoile ainsi un film volontairement surchargé, explorant plusieurs facettes de sa communauté, de même que du rapport de l’homme à la foi et à l’inconnu. Malaxant plusieurs genres, du mélodrame à la science-fiction, en passant par le thriller et la comédie,
SUPER DELUXE se construit tel un cadavre exquis, aux couleurs et aux textures exquises, harmonisant parfaitement les tendances populaires du cinéma indien aux échos de son cinéma d’auteur.
- Ariel Esteban Cayer