Japon
2018 106 mins V.O. japonaise Sous-titres : anglais
“This is a film which rewards with the cumulative power of small, glimpsed moments”
Wendy Ide, SCREEN DAILYUn commis de librairie sans nom (Tasuku Emoto, qu’on peut aussi voir cette année dans
THE ISLAND OF CATS) se lie d’amitié, puis tombe amoureux de sa collègue Sachiko (Shizuka Ishibashi, la révélation de
THE TOKYO NIGHT SKY IS ALWAYS THE DENSEST SHADE OF BLUE). C’est une jeune femme charismatique et déterminée, qui attire également l’attention de Shizuo (la superstar Shota Sometani), le colocataire chômeur de notre protagoniste. Les journées agitées et les nuits sans sommeil se succèdent alors que le trio d’amis devenu de nouveaux amants navigue les eaux troubles de l’amitié qui se transforme en autre chose. Dans un Japon de plus en plus précaire, aux villages dépeuplés et à la sécurité d’emploi rare ou inexistante, baignant dans la lueur d’un éternel soleil couchant — qu’y a-t-il exactement à l’horizon? On réalise graduellement que l’âge adulte ne remplit pas toutes ses promesses.
Adapté d’une nouvelle du regretté écrivain Yasushi Sato — devenu une figure littéraire culte depuis son suicide en 1990, et dont les œuvres ont subséquemment été transposées au grand écran dans
THE LIGHT SHINES ONLY THERE de Mipo Oh et
OVER THE FENCE de Nobuhiro Yamashita —
AND YOUR BIRD CAN SING est à la fois désinvolte et langoureux. C’est un
hang-out movie qui aurait pu s’intituler « Adrift in Hakodate », jumelé à un récit initiatique tout en retenue qui capture l’étrange beauté, ainsi que l’angoisse de la jeunesse faisant face à un avenir incertain. Emoto, Ishibashi et Sometani (
PARASYTE) sont d’un naturel désarmant dans le rôle des trois tourtereaux du film, pris dans une histoire de cœur complexe dépeinte de façon réaliste, avec maints non-dits et malaises, sentiments contradictoires et élans de déprimes rurales. Filmé avec délicatesse, en mettant en valeur la superbe lumière si particulière de Hakodate (une ville de Hokkaido, la plus septentrionale des îles du Japon), le plus récent long métrage de Sho Miyake possède une atmosphère, une couleur et un impact qui lui appartiennent — et qu’on ressent rarement dans les œuvres se déroulant dans les métropoles japonaises. Comme une douce chanson d’amour, le film s’épanouit dans votre cœur, se déploie avec subtilité et assurance, et vous guide tranquillement vers la lumière d’une conclusion des plus émotionnelles. —
Traduction : Kevin Laforest