Japon
2019 120 mins V.O. japonaise Sous-titres : anglais
En 2018, la cinéaste U-ki Yamato (DROWNING LOVE) — dont le film “For Lonesome Blossoms”, qu’on pourrait décrire comme un manifeste poétique enfiévré, conclut ce programme, suivi de la superbe animation de Sakura Tamagawa en guise de générique de fin — rassemble 14 cinéastes émergentes autour d’une idée toute simple : donner aux jeunes Japonaises devenant adultes au 21e siècle un espace pour « visualiser leur vision du monde et de la société » via des mini-portraits des relations interpersonnelles et de la féminité. Explorant les thèmes de l’amour, du genre et de la sexualité, 21st CENTURY GIRL va des sensations fortes du cinéma de genre au drame intimiste, de l’amertume à la sentimentalité sucrée, sans jamais perdre de vue son concept central : rendre hommage, et offrir un espace cinématographique, aux « femmes de l’avenir » qui recherchent des images d’elles-mêmes à l’écran, ainsi qu’à celles qui travaillent devant et derrière la caméra.
Un plateau pivotant de restaurant chinois est formidablement utilisé dans “Anytime, Anywhere” (Yoko Yamanaka, AMIKO). Une fumeuse réfléchit à ses zones érogènes dans “Mucous Membrane” (Ayaka Kato). La cinéaste devient le sujet photographié dans l’intimiste “Projection” (Yurina Kaneko). Un premier amour se dessèche dans le coloré “Love Desiccant” (Yuka Eda). Une mannequine charismatique arrive à la croisée des chemins dans “Out of Fashion” (Kana Higashi), et “Your Sheet” devient un site pour la découverte de soi et la fluidité des genres (Aya Igashi, A CRIMSON STAR). Une ancienne flamme brandit un miroir devant le visage d’une photographe dans “Mirror” (Risa Takeuchi), et des amants de longue date éprouvent des difficultés avec la nature de leur relation dans “Sex-less, Sex-friends” (Momoko Fukuda). Un écrivain et une photographe partagent une “Muse” (Yuka Yasukawa). “I Wanna Be Your Cat” réalise le désir le plus profond d’une scénariste (Rin Shuto), “Spring-ing” (Aimi Natsuto) voit des fleurs de cerisier tomber sur un triangle amoureux, et une relation éclate dans le stylisé “Reborn” (Yukari Sakamoto). Enfin, “Low Resolution, High Emotion” (Hana Matsumoto) nous fait visiter les souvenirs analogiques d’un amant disparu. – Traduction : Kevin Laforest