Corée du Sud
2019 94 mins V.O. coréenne Sous-titres : anglais
Après avoir purgé une longue peine de prison, Inae (Lee Si-young) retourne à la maison pour y retrouver sa jeune sœur Eunhye (Park Se-wan) qui l'accueille avec un enthousiasme débordant. Pour Inae, une ancienne championne d'arts martiaux, sa cadette représente ce qu'elle a de plus précieux et comme celle-ci souffre d'un déficit intellectuel la rendant excessivement vulnérable, elle s'est toujours juré de la protéger. Toutefois, ces émouvantes retrouvailles ne dureront pas, car dès le lendemain, Eunhye manque à l'appel. Alarmant l'école et les services de police, Inae se bute à une indifférence totale et constate qu'elle devra prendre les choses en mains. Grâce à quelques interrogatoires musclés, parfois même cruels, elle découvre que les collégiennes qui intimidaient sa sœur l'ont menée de force dans un tourbillon infernal impliquant de petits escrocs, des prêteurs sur gages, des proxénètes et bien davantage. Menée par le désespoir de récupérer sa sœur et une rage exponentielle, Inae sera sans merci pour tous les artisans des innommables sévices dont Eunhye fut victime.
Le cinéma sud-coréen domine dans l'art du récit de vengeance viscéral fertile en scènes d'action. Avec NO MERCY, le cinéaste Lim Kyoung-tack (KILLER TOONS) s'inscrit dans cette tradition, proposant un thriller prenant et choquant ne lésinant jamais sur les combats d'un réalisme stupéfiant. La vaste majorité des affrontements se déroulant dans des lieux clos et restreints (même l'habitacle d'une voiture!), les belligérants empoignent tout ce qui les entoure afin de tuer ou survivre. En tête d'affiche, l'excellente Lee Si-youg livre une performance aux antipodes de son interprétation charmante dans HOW TO USE GUYS WITH SECRET TIPS, mais la justesse demeure. Élégante et attachante, malgré l'implacable cruauté déployée envers chaque prédateur ayant touché sa sœur, elle excelle également en héroïne de film d'action digne de THE VILLAINESS. NO MERCY prend certes aux tripes avec les thématiques délicates qu'il aborde. Toutefois, la vengeance brutale d'Inae n'en devient que plus jubilatoire. - Nicolas Archambault