États-Unis
2019 85 mins V.O. anglaise
Menant une existence solitaire dans sa cabane au fond des bois, Adam (Gabe Nicholson) garde un œil sur son ordinateur pour y suivre les chevreuils qui passent dans l’angle des caméras installées ici et là dans la forêt. De temps en temps, il reçoit la visite de son frère, Pete (Michael Daniel). La grand-mère d’Adam occupe également une place importante dans sa vie. Depuis longtemps, « Nani » (June Petersom) sert de médium à un esprit qu’elle nomme Sator, entité qui, selon elle, l’entraîne et lui enseigne à être une personne. Graduellement, Adam découvrira que l’esprit en question n’a pas que de bonnes intentions. D’ailleurs, au commencement, Sator n’était présent que dans la seule psyché de Nani… mais voici qu’il influe maintenant ailleurs, mettant en péril la vie d’Adam et de sa famille dysfonctionnelle.
Pour Jordan Graham, SATOR est une œuvre profondément personnelle, qui illustre à merveille comment on peut faire beaucoup avec peu de moyens. C’est une histoire d’horreur minimaliste que Graham a voulu baser sur certains aspects de sa propre famille, abordant les thèmes de l’isolement tant physique que psychologique, le tout conjugué à la menace grandissante d’une puissance surnaturelle. Calligraphié à la main, le générique du début nous signale que Graham a pratiquement tout fait lui-même sur ce projet : scénarisation, réalisation, photographie, production, montage, et ainsi de suite. Pas moins de cinq années de travail. Les dialogues sont succincts, mais les étranges paysages forestiers produisent un effet indéniable, et la petite équipe de tournage a su transmettre une impression de danger palpable. Le cinéaste nous fait admirer la splendeur austère des champs recouverts de neige ou des sous-bois noyés dans le brouillard, alternant entre les scènes couleur et le cadre étroit des flash-back en noir et blanc, avec de longs et mystérieux moments de statique. SATOR vous aspire d’abord dans son univers, vous y retient prisonnier, puis vous glace le sang avec ses explosions de violence et ses effrayantes manifestations paranormales. – Traduction : David Pellerin