Indonésie
1982 96 mins V.O. indonésienne Sous-titres : anglais
Un enterrement islamique jure avec la famille indonésienne aisée — et laïque — qui pleure la défunte matriarche. La nuit suivante, Tommy, le cadet, est réveillé par un fantôme à la fenêtre de sa chambre. Sa sœur Rita semble mieux gérer la mort de leur mère, faisant la fête plutôt que d’être écrasée par le deuil, ce qui fâche leur père. Après avoir consulté un astrologue, Tommy devient fasciné par l’imagerie occulte occidentale, et entreprend de traverser cette période douloureuse avec l’aide d’un peu de magie noire inoffensive... Or, des phénomènes étranges commencent bientôt à affliger la famille : le téléphone et la porte sonnent, des photographies tombent de leur cadre, et d’autres signes indicateurs du surnaturel coïncident avec l’arrivée tumultueuse de nouveaux employés domestiques…
Immensément influent pour une génération de cinéastes, en plus d’être un film culte pour les amateurs de cinéma obscur (il était précédemment seulement disponible de ce côté-ci de la planète via des transferts de qualité VHS), SATAN’S SLAVE (PENGABDI SETAN) de Sisworo Gautama Putra a fait l’objet d’un remake signé Joko Anwar l’an dernier, qui a connu un grand succès populaire et critique. À présent, ne ratez pas votre chance de découvrir l’éblouissante restauration 2K de Rapi Films, vue qu’en Asie jusqu’à présent, mais désormais disponible en Amérique du Nord grâce à l’excellent éditeur Severin Films! Là où la version d’Anwar s’inscrivait davantage dans la lignée des films d’horreur de maison hantée au style rétro à la THE CONJURING, le film original de Putra provoque plutôt des frissons atmosphériques en mode slasher surnaturel, procédant lentement vers une finale délirante remplie de zombies. Le récit dépeint un conflit religieux, laissant place à une joute morale à l’ancienne qui donnera aux spectateurs occidentaux un aperçu des tensions sociétales de l’époque, soit : la difficile coexistence entre la mythologie balinaise, la laïcité, et la foi islamique – tension qui persiste encore aujourd’hui au cœur du complexe tissu social indonésien. — Traduction : Kevin Laforest