Présenté par Fugues

Polyester (doublage québécois)

Réalisé par John Waters

Crédits  

Réalisateur

John Waters

Scénario

John Waters

Interprètes

Stiv Bators, Divine, Mary Garlington, Tab Hunter, Edith Massey, Mink Stole

Producteur

John Waters

contact

Warner

États-Unis 1981 86 mins V.O. française

L’un des ultimes films cultes au Québec, le doublage québécois de cette production de John Waters représente avec LANCER FRAPPÉ (SLAP SHOT) l’un des exemples les plus probants du potentiel subversif de l’utilisation du joual dans une adaptation réussie. POLYESTER relate les mésaventures odorantes d’une famille dysfonctionnelle. Francine Faupas (doublée ici par le regretté Jean-Louis Millette) est mariée à Albert (Aubert Pallascio), le propriétaire d’un cinéma porno qui vit une controverse médiatique. Son fils Denis (Normand Brathwaite) est un drogué qui sniffe de la colle. Fétichiste de pieds, il s’avère être un écraseur d’orteils en série. Sa fille, Loulou (Louise Portal), une jeune nymphomane qui aime s’éclater, est enceinte de trois mois. Son amoureux, Boubou Bellechase (Mario Lirette) est un bum violent. La mère de Francine (Béatrice Picard) méprise ouvertement sa fille et l’humilie constamment. Heureusement que Francine a encore une bonne amie pour partager ses peines, son ancienne femme de ménage rendue richissime suite à un héritage. Après avoir réalisé que son mari la trompe, Francine sombre dans l’alcool. Alors qu’elle est sur le point d’atteindre le fond, elle réalise que ses enfants ont besoin d’elle et décide de joindre les alcooliques anonymes. En route vers la sobriété, elle rencontre un playboy (Ronald France) qui va faire littéralement basculer sa vie. Mais les intentions de ce dernier ne sont pas celles exprimées aux premiers abords.

Vous l’aurez compris, POLYESTER n’est pas un film familial. N’amenez pas vos enfants! Ce film n’est pas pour tous les goûts, mais n’est jamais de mauvais goût. Réalisé en 1981 par John Waters, le film célèbre le retour à l’écran de Divine, Edith Massey et Mink Stole que l’on avait vues dans de précédentes productions du réalisateur de Baltimore. La réputation du film doublé en joual n’est plus à faire. POLYESTER n’est pas le premier film américain à être doublé en joual. Des films cultes produits par de grands studios, dont notamment SLAP SHOT/LANCER FRAPPÉ (1977), CADDYSHACK/À MIAMI, FAUT LE FAIRE! (1980) et CHEECH & CHONG’S NEXT MOVIE/CHEECH ET CHONG, LA SUITE (1980) ont tracé la voie. POLYESTER a la particularité d’être un film indépendant, provocateur à souhait, qui propose finalement une décapante critique sociale. Le seul équivalent linguistique pour doubler ce film irrévérencieux au Québec se devait d’être le joual assumé. Il occupe une place bien particulière dans l’histoire de l’industrie québécoise du doublage. - Marc Lamothe