Édition 1997

1997 fut une année charnière pour Fantasia, alors que le festival décida d’élargir bien grand ses horizons, afin de devenir une véritable réflexion du cinéma fantastique international. Au niveau programmation, Mitch Davis, Karim Hussain et Julien Fonfrède se joignirent au trio fondateur, formé de Pierre Corbeil, Martin Sauvageau and André Dubois. Dès lors, Davis devint l’un des principaux programmateurs, en plus d’occuper maintenant le poste de co‐directeur du festival.

La première mondiale du marquant premier film de Satoshi Kon, PERFECT BLUE.

La première internationale de FUDOH de Takashi Miike; pour la toute première fois dans cette partie du monde, était présenté à un auditoire un film du maintenant iconique enfant terrible du cinéma de genre.

Une présentation spéciale d’une copie de travail de CHARLIE’S FAMILY, projet de longue haleine sur lequel bossait Jim Van Bebber; le film se mérita un prix du public, en plus de le remettre sous les projecteurs à l’international, attirant une nouvelle vague d’attention médiatique et ouvrant la porte à de nouveaux investisseurs, ce qui permit finalement à Van Bebber de terminer son film quelques années plus tard, qu’il sortit sous le nom THE MANSON FAMILY.

La première nord‐américaine du sulfureux A GUN FOR JENNIFER de Todd Morris et Deborah Twiss; en ville pour l’évènement, ces derniers ont probablement marqué à vie plusieurs festivaliers, en arrivant une heure avant la projection pour surprendre ‐ armés d’un gun ‐ la file d’attente!

Richard Stanley prit l’avion pour Montréal avec la seule et unique copie de son montage perso (ou director’s cut) de l’extraordinaire DUST DEVIL; quelques minutes avant cette première nord‐ américaine, Stanley est également allé déconner avec les gens qui patientaient à l’extérieur, en exhibant une boite de film dégoulinante de faux‐sang et en offrant des onctions sur les vêtements ou les fronts des gens.

Du côté de Hong Kong, les auditoires furent estomaquées par des films comme l’actionneur DRUNKEN MASTER II avec Jackie Chan, ASHES OF TIME de Wong Kar Wai, BRIDE WITH WHITE HAIR de Ronny Yu, TOO MANY WAYS TO BE NUMBER ONE (première nord‐américaine) de Wai Kai‐Fai, BODYGUARD FROM BEIJING de Corey Yuen, LAST HERO IN CHINA de Yuen Woo‐Ping et Wong Jing, NEW LEGEND OF SHAOLIN de Wong Jing et Corey Yuen, SHAOLIN TEMPLE de Xinyan Zhang, ONCE UPON A TIME IN CHINA AND AMERICA (première nord‐américaine) de Sammo Hung, FLIRTING SCHOLAR de Lee Lik‐Chee, BLACK MASK de Daniel Lee, GOD OF COOKERY de Stephen Chow et Lee Lik‐Chee, SATAN RETURNS de Ah Lun, GOD OF GAMBLERS 3 de Wong Jing et l’outrageux RED TO KILL de Billy Tang (que le festival Fantasia distribua ensuite sur VHS via son éphémère étiquette vidéo).

La sélection japonaise incluait TOKYO FIST de Shinya Tsukamoto (présenté par le producteur Hiromi Aihara), GHOST IN THE SHELL de Mamoru Oshi, GAMERA 2 (première nord‐américaine) de Shusuke Kaneko, SCORE de Atsushi Muroga, CATNAPPED de Takashi Nakamura, A WEATHER WOMAN de Hosoyama Tomoaki et ULTRAMAN Z‐EARTH de Shinya Nakajima.

Digne de mention sont également les premières nord‐américaine et canadienne de, respectivement, KILLER TONGUE d’Alberto Sciamma et de SPAWN d’Alex Mark A.Z. Dippé, tout comme le retour Jess Franco avec TENDER FLESH (présenté par Kevin Collins et Hugh Gallagher), THE LOVE GOD de Frank Grow, TROMEO AND JULIET de Lloyd Kaufman (en compagnie de ce dernier et de son scénariste James Gunn), ELECTRA (présenté par Julian Grant) et HENRY 2 de Chuck Parello.

Ce fut également l’année où Fantasia fit découvrir aux cinéphiles montréalais l’incroyable DAY OF THE BEAST d’Alex De la Iglesia, deux ans avant qu’il obtint de puissantes accolades au Festival International de Film de Toronto (TIFF), après que tous les festivals de films de Montréal l’eut inexplicablement ignoré.

Un hommage tout spécial au cinéma horrifique transalpin fut aussi mis sur pied, incluant des projections de DARK WATERS (premières nord‐américaine, présenté par Mariano Baino), WAX MASK (première internationale, présenté par Sergio Stivaletti), STENDHAL SYNDROME (présenté par Sergio Stivaletti), l’incroyablement bizarre FATAL FRAMES de Al Festa (présenté par Loris Curci), ainsi que les présentations de film rétro comme STAGE FRIGHT de Michele Soavi, DEEP RED de Dario Argento, BURIAL GROUND d’Andrea Bianchi, CANNIBAL FEROX d’Umberto Lenzi’s (une nouvelle copie 35mm, présentée par Grindhouse Releasing, avec Sage ‘fils de Sly’ Stallone et le monteur ‘Oscarisé’ Bob Murawski ‐ qui a depuis bossé sur des superproductions comme THE HURT LOCKER, SPIDER‐MAN and DRAG ME TO HELL) et une paire de classiques de Lucio Fulci, soit ZOMBIE et une nouvelle copie 35mm de THE BEYOND.

Furent projetés d’autres titres rétro tels que SANTO VS THE MONSTERS (l’une des plus folles projections de minuit dans toute l’histoire du festival – qui est déjà assez dingue merci!), une rare copie de THE MYSTERIANS d’Ishirô Honda et une somptueuse nouvelle copie 35mm REVENGE OF FRANKENSTEIN de Terence Fisher.

Les projections de courts métrages les plus marquantes furent sans contredit la première nord‐ américaine de l’alors inédit et maintenant légendaire AFTERMATH de Nacho Cerda et la première canadienne de l’écorchant CUTTING MOMENTS de Douglas Buck. Tous deux gagnèrent des prix du public. Cerda alla ensuite jusqu’à coécrire son long métrage THE ABANDONED (sélection officielle: TIFF, Sitges, etc.) avec Karim Hussain et Richard Stanley. Buck devint au fil des ans un authentique régulier du festival, avant de finalement déménager à Montréal in 2009. Il a également collaboré avec Hussain sur plusieurs projets, le plus récent étant un projet d’anthologie horrifique intitulé THEATRE BIZARRE.

Parmi les autres courts dignes de mention, on retrouvait DR. CURRY de David Alcalde, MY SWEET SATAN de Jim Van Bebber, L&D de Hideki Kimura, HANDS OFF de Michael Gingold, L’HOMME VRAI de Sylvain Ruest, PLANET MAN d’Andrew Bancroft, THE NEXT BIG THING de Mark Wilkinson et la version courte originale de DESECRATION de Dante Tomaselli.

De nombreux journalistes internationaux se sont déplacés pour couvrir l’évènement, dont Harvey Fenton de FAB Press, Michael Gingold et Tony Timpone de Fangoria (suite à cette visite, Timpone devint l’un des programmateurs du festival ‐ depuis 1998), Chas Balun de Deep Red (qui a mémorablement déclaré le festival comme étant “le Woodstock de l’horreur”), Jason J. Slater de The Darkside, Marcele Perks et Martin Coxhead de Shivers, Glenn Wilcox de Graveside Entertainment, Hugh Gallagher de Draculina, Jim McLennan de Trash City and Loris Curci.

(Traduction et adaptation : Kristof G.)

L'édition 1997 en image